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Hyperactivité, troubles de l’attention…nous ne savons plus patienter.

29 Février 2012, 09:30am

Publié par mabouillotte-et-mondoudou.over-blog.fr

Lien vers l'article complet de Isabelle Sorente sur CLÉS

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Addiction, Hyperactivité, troubles de l’attention…

Ne pas savoir différer la satisfaction d’une pulsion, patienter pour la résolution d’un conflit ou d’une situation inconfortable, voilà qui génère bien de nos troubles hypermodernes. Addiction, agitation, hyperactivité, sans parler des troubles de l’attention qui disent à eux seuls la difficulté d’être attentif, de savoir attendre. « On accuse les enfants et les adolescents, comme s’ils étaient les seuls à développer ces comportements, poursuit Roland Gori. Mais à bien regarder et dans d’autres contextes, ces troubles sont précisément les qualités, ou l’envers des qualités, que notre société nous conduit à développer pour survivre.  » Du cadre polyvalent, flexible, apte au multi-tasking, personne ne songerait à dire qu’il souffre d’un trouble de l’attention. Et si le mot « hyperactif » dans le cas de l’enfant ressemble à un verdict, adressé à l’ambitieux de plus de 30 ans, il se transforme en compliment.

Une société qui ne sait plus attendre fabrique aussi des jugements rapides, cela dans tous les domaines. « Ces jugements immédiats nous sont demandés par la culture, analyse Roland Gori. Mais plus on exige de l’enfant qu’il réagisse vite, plus on le prive de ses facultés de création. Il développe alors ce que le psychiatre Donald Winnicott appelle un “faux self”, une fausse personnalité, construite par soumission à l’autorité. » Mon maniaque du raccourci, mon perfectionniste impatient, haïsseur d’embouteillages et de guichets, cette personnalité avide que nous croyons taillée pour survivre dans une mégapole impitoyable, est en vérité aussi démunie qu’un enfant.

Au cœur de la joie de vivre

Vous êtes assis seul à la table d’un café, vous attendez un collègue, il doit vous accompagner à l’autre bout de la ville pour un rendez-vous de travail. Depuis deux jours, la chaleur franchit toutes les normes saisonnières, des nuages s’amoncellent sans que la pluie se libère. Et voilà que le collègue est en retard. Ceux qui vous attendent ailleurs sont prévenus, vous attendez ici, voilà qu’il n’y a rien d’autre à faire. Passé un stade d’angoisse et de dépit, vous remarquez le ciel noir. Et vous vous surprenez à compter comme un enfant les secondes qui séparent la foudre du tonnerre. La rue s’illumine sous l’effet de l’éclair, vous avez oublié le rendez-vous à venir, l’instant devient sonore, dense comme une matière première.

Qui n’a pas connu ces moments imprévus, où le présent se libère de nos plans et de nos scénarios ? L’attente rend l’attention possible, d’où ces détails qui  ... 

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Chaque seconde gagnée avant de réagir donne l’espace nécessaire pour que l’imprévu se produise. Attendre, c’est rendre le changement possible et non pas se résigner. Ce n’est pas le moindre des paradoxes de notre époque de faire de la patience un acte de résistance.

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