Tisser notre Vie ?
je ne peux pas résister à vous transmettre ce texte de Vieux Jade reçu à l'instant
Du mythe d' Arachné à celui de la Tisseuse céleste, sans oublier Pénélope en passant par les Parques dont l'une, Clotho a donné le nom anglais des vêtements, clothes, innombrables sont les récits qui mettent en scène des fileuses.
C'est simple : nous descendons ici avec une pelote de fil comme seul avoir.
Le temps d'apprendre à s'en débrouiller, la plupart ont déjà tout emmêlé. Inextricable. Les bonnes âmes ne sont pas avares de bons conseils, au mépris du fait que bien souvent elles-mêmes sont tellement ligotées qu'elles respirent à peine.
L'expression "réussir sa vie" qui m'a révulsé par le passé me sert maintenant de champ à semer. Car s'opposer n'est rien, si l'on n'a rien à semer.
La graine, la voici : réussir sa vie, c'est la vivre. Rien de plus, rien de moins. La vivre, c'est la reconnaître pour sienne. Ma vie n'est pas la vôtre. Nos destinées ne sont pas identiques. Bien des gens n'aiment pas le fil avec lequel ils sont descendus. Fil de merde, c'est bon à rien, ça casse tout le temps. Tire moins fort, répond l'écho. J'aime pas la couleur. Mets toi sous la lumière. Ça n'arrête pas. J'y comprends rien. Ferme toi au monde, n'écoute que ton inspiration, et tu retrouveras le fil.
A l'aide de ce fil, tu pourras descendre dans le labyrinthe, et en remonter après avoir découvert celui qui s'y tapi et n'attend que toi pour renouer ce qui était épars.
Passer par le chas de l'aiguille.
Il n'y a rien à réussir. Vouloir réussir, c'est tout embrouiller. Tout se fait sans peine, mais sans impatience, une maille à l'endroit, une à l'envers. Quelqu'un tricote. Gardons nous d'embrouiller le fil.
Avec du pauvre fil, certains font un vêtement de roi, un habit de lumière. Avec du fil d'or, certains gâchent l'oeuvre. C'est selon.
Que chacun suive son fil, en découvre la vraie texture, sans en vouloir d'autre, telle est la richesse de chacun, et la richesse du monde.
Être qui l'on est. Pas un autre.