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Enseignement de Maître Zheng Yu

24 Mai 2015, 16:09pm

Publié par n' ED

extrait là : http://zhongyi.hypotheses.org/72

Zheng Yu dit que je ne sais pas manger, que je mange la bouillie comme si c’était un plat ordinaire. Que je mange d’ailleurs n’importe quoi de la même manière comme si c’était la même chose. Et il me donne une leçon. Une leçon que je n’oublierai jamais. Quelque chose qui a un peu changé ma vie.

« Tu ne sais pas manger. Tu ne manges qu’avec la bouche. Tu ne sais manger que par la bouche. Pour toi, manger, c’est mettre dans la bouche. Je t’ai regardé. Tu fais tout en même temps. Regarder, sentir, manger. Tout en même temps. Comme çà tu ne peux pas te nourrir (存 cun avec le sens de conserver, exister, subsister, mettre en réserve, avoir), tu peux juste avaler (吞 tun : avaler avec le sens de dévorer). Manger, c’est trois choses à la fois mais pas en même temps : regarder, sentir, manger. D’abord, tu regardes (emploi de 观 guan, regarder, voir, observer, contempler, et de 视 shi : regarder, voir, considérer). Regarder/voir, c’est faire entrer la nourriture dans le corps par la couleur, l’effet de la couleur, la forme, l’effet de la forme, le reflet, l’effet du reflet (emploi de 因果 yinguo qui signifie cause et effet, causalité, mais aussi karma). Si tu ne fais pas cela en premier tu te prends par surprise : tu n’es pas prêt pour manger. Manger de cette chose-là. Il faut changer de regard à chaque type de plat. Regarder, ce n’est pas simplement regarder ce qu’on va manger, c’est manger par les yeux. Manger par les yeux, c’est faire entrer la nourriture par les yeux pour qu’elle aille prévenir le foie qui va préparer une réception (礼遇 li yu qui désigne une réception courtoise, un traitement honorable). Sinon, tu prépares une réception froide et un accueil indifférent aux aliments (冷遇 lengyu). Le foie se nourrit du monde par les yeux et les yeux sont la fleur du foie. C’est comme une fleur. Elle n’existe que par ses racines et ses racines n’existent que par la terre où elles se développent. Une autre terre, une autre fleur. La fleur, c’est les yeux de la terre, les racines c’est ce qui conduit des yeux à la terre. La terre nourrit la fleur et la fleur nourrit la terre. Par la fleur, la terre « sait ». Et bien, pour les yeux et le foie, c’est la même chose. L’aliment par les yeux va au foie qui le reçoit et indique à l’estomac et à la rate qui ils vont recevoir. Mais bien sûr, si tu regardes simplement, ce n’est pas le 精, jing de l’aliment qui parvient au foie. Alors, il ne peut rien faire. Il ne faut pas simplement regarder, mais voir, voir l’essence de l’aliment à travers ce qui est manifeste. Pour cela, il faut prendre du temps, s’isoler de tout ce qui t’entoure, se concentrer sur le bol, rien que sur le bol. Pour toi, le bol doit devenir l’allant de soi (自然 ziran) ; il faut entrer dans le bol, se promener à l’intérieur de la nourriture et descendre à la rencontre du精, jing (essence). Quand tu es dans le bon chemin (道 dao) tu dépasses l’apparence (表面 biaomian : superficiel, surface) de ce que tu manges pour aller au 精, jing et c’est cela que tu envoie au foie. Pour le prévenir et qu’il prévienne. Il faut qu’il prépare. Oui, c’est çà : préparer (Zheng Yu emploie le terme 调剂 tiaoji qui signifie préparer un produit pharmaceutique, préparer une ordonnance ; mais aussi ajuster, régler). Tu dois fractionner (馏分 liufen) les aliments sans y toucher. C’est cela que les yeux font aller vers le foie. Et le foie, il prépare la réception. Manger, c’est aller aux éléments nourrissant qui sont dans les aliments. Toi, avec ta manière de manger, tu ne vas jamais aux éléments subtils (细微 xiwei), au 精, jing.

Après avoir mangé par les yeux, il faut manger par le nez, sentir. Le nez, les narines c’est la manière pour les poumons de voir le monde, de ne pas être enfermés. En sentant, ce que tu sens ce sont les saveurs (滋味 ziwei). En regardant, tu as déjà perçu les saveurs qui sont dans le bol. Maintenant tu dois sentir les saveurs sans voir pour aller au fond des choses, ne pas rester à la surface, aller en profondeur, isoler les saveurs du plat. Les saveurs, c’est ce qui est vrai dans la nourriture. Quand tu manges, ce sont les saveurs qui nourrissent. Ce sont les saveurs qui arrêtent les maladies ou qui les guérissent. Ce sont les saveurs qui sont dans le jing (essence) des aliments.

Et puis, il faut manger par la bouche. La bouche, c’est plusieurs yeux à la fois, plusieurs portes. La bouche ouvre l’estomac et la rate sur le monde et la langue ouvre le monde pour le cœur. Et la racine de la langue ouvre le monde pour les reins. » La bouche c’est comme la tête d’un serpent, elle avale et fait descendre dans l’œsophage et l’estomac et les intestins. C’est la même chose. Bouche, œsophage (Zheng Yu emploie 食道 shidao le chemin du manger au lieu de 食管 shiguan le tube, le tuyau du manger), rate, estomac, intestins, c’est une seule chose. C’est l’usine alimentaire (Zheng Yu use de l’expression 食品厂 shipinchang, usine alimentaire (mais aussi boulangerie, pâtisserie) pour regrouper les organes digestifs en un groupe d’ateliers coordonnés ) dont les ateliers (作坊 zuofang) sont dans tout le corps. Du haut en bas, l’un au dessous de l’autre. C’est plus important que la colonne vertébrale, tu sais. C’est un peu la même chose, pour se tenir debout, mais plus important.

http://zhongyi.hypotheses.org/72

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N
Les à tu goûtées de tous tes sens ? <br /> Voilà l'occasion !<br /> Chic <br /> Bonne appétit et bonne soirée.
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É
Me demande bien ce que je vais me faire pour souper, moi... Déjà que je viens juste de terminer mon premier repas de la journée : deux bananes et deux oranges...
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