Chiffres de "poulets" !
« La transformation de la production de volaille en Asie ces dernières décennies est stupéfiante. Dans les pays d'Asie du sud-est où la plupart des cas de grippe aviaire sont concentrés - la Thaïlande, l'Indonésie, et le Viet Nam - la production a été multipliée par 8 en seulement 30 ans, passant d'environ 300.000 tonnes de viande de poulet en 1971
à 2.440.000 tonnes en 2001.
La production de poulet de la Chine a triplé pendant les années 90 pour passer à plus de 9 millions de tonnes par an.
Lorsqu'un problème sanitaire se pose, et au lieu de s'interroger sur son origine et les mesures préventives à prendre, on s'en remet aux laboratoires de trouver la
parade, toujours coûteuse et aléatoire.
« La production de volaille au Laos est principalement une production de petits paysans, qui élèvent des espèces locales de poulets élevés en plein air à côté de leurs habitations, pour la viande et les oeufs, la plupart du temps consommés par la famille ou vendus localement pour en tirer un revenu... Un village moyen a autour de 350 poulets, canards, dindes et cailles élevés en petites basses-cours dispersées parmi les maisons du village où il y a environ 78 familles, et où ce sont les femmes qui sont principalement responsables des élevages. »
Le Laos aurait dû être le théâtre de la pandémie la plus sévère dans la région. Or, c'est au contraire lui qui fut épargné, alors que les poulets indigènes couvrent plus de 90% de sa production totale de volaille. La leçon à tirer de ce constat est donc tout-à-fait claire : le seul moyen de stopper la grippe aviaire est d'imiter le Laos, et cette leçon est valable pour toute la planète. Il faut en finir une fois pour toutes avec les élevages concentrationnaires.
Pierre LANCE